Le 8 Mars 1974, Sam Pollock échangeait Dave Gardner aux Blues de Saint-Louis. Gardner avait été un des choix de 1er tour des Canadiens au repêchage de 1972. En retour, Sam Pollock obtint le choix de 1ère ronde des Blues au repêchage de 1974.
L’échange mit un point final à la relation courte mais tumultueuse entre les Canadiens de Montréal et Dave Gardner.
Le Canadien repêche Dave Gardner
Le Canadien choisit Dave Gardner au 7ème rang du repêchage de 1972. Pas encore repêché, son cas causa déjà un conflit dans l’organisation, entre Claude Ruel et le chef du dépistage de l’époque, Ronald Caron. L’anecdote est rapportée par Réjean Tremblay dans la Presse, alors qu’il s’entretenait avec Roland Picard, publiciste du Canadien au moment du repêchage.
Il reste que les choix de Ruel et ceux de Caron aux séances de repêchage diffèrent souvent. Vois-tu, Ruel avait recommandé Phil Russel l’année ou le prof Caron a imposé Dave Gardner … Tu t’imagines Phil Russell avec le Canadiens ?
La presse, Réjean Tremblay, 19 Septembre 1975
Il faut dire que Dave Gardner venait de passer deux formidables saisons chez les Marlies de Toronto, récoltant 137 et 129 points, décrochant au passage le trophée Red Tilson, remis au meilleur joueur de la ligue. Il succédait ainsi à Gilbert Perreault et Réjean Houle. Tout un cv.
Dave Gardner est donc très attendu par l’organisation du Canadien, dont quelques joueurs en fin de carrière s’apprêtent à quitter l’équipe ( Henri Richard par exemple ) .
Premier camp d’entrainement
Autre accroc, dès le premier camp d’entrainement de Gardner, en Octobre 1972. Le jeune centre connait un très bon début de camp, mais se montre décevant durant les matchs pré-saison. La décision est donc prise de lui faire commencer la saison avec le club école du Canadien, les Voyageurs de Nouvelle Écosse .
Le 1er Octobre 74, Yvon Pedneault rapporte dans un article de la Presse quel Claude Ruel et Scotty Bowman ne sont pas très impressionnés par Gardner et qu’ils auraient même suggéré à Sam Pollock d’essayer de l’échanger pour éviter de le perdre au repêchage d’expansion qui s’en vient.
Si Gardner ne peut mériter un poste avec l’équipe, nous tenterons de l’échanger car nous devons le protéger l’an prochain. Or , à cause de l’expansion de la ligue nationale, les équipes devront protéger seulement 15 joueurs. Alors en gardant Gardner à Montréal, notre pouvoir de transaction prendra de plus fortes proportions.
Scotty Bowman, la presse 1er oct 1973
Aller jouer à Halifax plutôt qu’à Montréal ne plait pas du tout au jeune Dave Gardner, qui demande à s’entretenir immédiatement avec Sam Pollock. Le directeur général accorde un peu de temps au joueur, qui, au lieu de prendre la route d’Halifax, s’en va plutôt rejoindre ses parents à Toronto pour discuter de son avenir dans le hockey. La déception est grande.
Finalement, Dave Gardner se joint aux voyageurs et connait une bonne saison, amassant 28 buts et 44 passes. La même année, il est rappelé avec les Canadiens et joue 5 parties avec le grand club, récoltant un but et une passe.
Le grand saut à Montréal
A sa seconde saison avec le CH, Gardner ne joue pas très bien. On semble lui reprocher son manque de rapidité, Scotty Bowman l’emploie donc très peu. Si au début de la campagne, un Gardner philosophe se déclare prêt à moins jouer pour rester à Montréal, le ton change rapidement.
Gardner fait la navette avec Halifax et quand il joue à Montréal, son temps de jeu ne s’améliore pas. La relation avec Bowman s’envenime.
A l’hiver 73, Allan Eagleson, agent du joueur, demande à Sam Pollock d’échanger son client. Des rumeurs font surface. Bill Torrey, dg des Islanders, aurait propré un choix de 2ème ronde pour Gardner. Mais Sam Pollock tient à obtenir un choix de première ronde en retour.
Dave Gardner échangé
A l’approche de la date limite des transactions, Sam Pollock déclare à la presse qu’il ne fera pas de transaction pour améliorer son équipe. Colère d’Allan Eagleson, qui réclame de nouveau un échange à Sam Pollock.
Si Sam Pollock ne cherche pas à améliorer son alignement, il aimerait bien un choix de 1ère ronde supplémentaire au prochain repêchage. il sait aussi que Gardner ne cadre pas vraiment dans les plans de Bowman et que l’équipe aurait besoin d’un peu plus de papier sablé, ce que pourrait fort bien lui apporter Yvon Lambert.
De plus, le repêchage d’expansion qui s’en vient ( Washington et Kansas city ) Le Canadien va probablement perdre Gardner pour rien.
Au lieu de perdre Gardner et de ne rien récolter, nous avons décidé de l’échanger aux Blues pour le premier choix au repêchage de cette équipe l’an prochain, je sais que Gardner n’a pas tellement eu l’occasion de se faire valoir mais nous n’étions pas dans une position pour lui accorder plus de travail. Par ailleurs, nous avions besoin d’un joueur de centre robuste et je crois qu’Yvon Lambert peut remplir ce rôle.
Scotty bowman, la Presse 23 mars 1974
Alors lorsque l’opportunité de transiger avec les Blues de Saint-Louis apparait, cela coche toute les case. Pollock s’empresse de conclure, envoie Gardner aux Blues, garde Lambert, et récupère le choix de 1ère ronde des Blues avec le quel il repêche Doug Risebrough au 7ème rang.
Dave Gardner dans la LNH
Bonne transaction de Sam Pollock. Dave Gardner ne fera pas plus avec les Blues, qui l’échangeront deux ans plus tard aux Golden Seals.
Dave Gardner a joué 350 parties dans la LNH, il s’est aligné avec le CH, les Blues de Saint-Louis, Les Golden Seals de Californie , les Barons de Cleveland et enfin les Flyers de Philadelphie.
Dave Gardner est décédé le 20 Mars 2023, à l’âge de 70 ans